Dans mon enfance, personne n’intervenait lorsqu’on maltraitait un enfant.
« Dans mon enfance, personne n’intervenait lorsqu’on maltraitait un enfant.
Pierre (prénom modifié)
Ni les voisins pourtant au courant, qui jugeaient que ce n’était pas leurs affaires ou craignaient les représailles du maltraitant. Ni les instituteurs qui n’étaient pas formés à déceler les signes de cette maltraitance (quelquefois paradoxaux, même comme être un très bon élève par exemple). C’est parce que personne n’est intervenu suffisamment tôt, qu’aujourd’hui à 47 ans, j’en suis toujours à tenter de me libérer de cette enfance qui a mis ma vie à sac.
Venu à « L’ENFANT BLEU » cet été proposer mon aide en tant que bénévole, l’association m’a finalement suggéré un soutien psychothérapeutique. C’est donc sous cette nouvelle approche que je reconsidère ma situation et tente de forger de nouveaux appuis, nécessaires au recouvrement d’une confiance en soi et d’une estime de soi dévastées ».
J’étais devenue une adulte en colère contre la société…
« J’étais devenue une adulte en colère contre la société. Je ne le montrais pas, bien sur, mais je ne croyais plus vraiment dans l’humanité. Comment le faire ? Puisqu’enfant tout le monde voyait bien qu’il y avait un problème avec ma famille… les oncles, les tantes, les voisins et voisines (même une assistante sociale), les commerçants, les enseignants. Personne n’a rien fait. Je ne croyais plus dans la vie.
L’enfant bleu m’a accueillie, m’a écoutée avec patience, réconfortée dans le respect de ce que j’étais dans l’instant sans exiger rien de moi (sauf le respect des règles de l’enfant bleu). J’ai pu pleurer puis rire.
Ce travail avec l’enfant bleu m’a donné à voir l’humanité sous de nouvelles perspectives et m’a permis d’aborder le monde autrement. Mon rapport aux autres s’est apaisé. Je suis moins agressive et je connais, maintenant, les mécanismes de la maltraitance sur moi et je suis plus à même de les combattre.
Aujourd’hui, j’ai des tonnes de projets (nouveau travail, reprise des études et activités qui me correspondent dans lesquelles… je m’éclate !). Je ne croyais plus dans la vie et maintenant je la croque à pleine dents !!!
Merci l’Enfant Bleu… Merci »
Caroline (prénom modifié)
Christelle témoigne du combat qu’elle a mené face au père de ses deux filles, reconnu coupable d’abus sexuels sur la plus âgée, deux ans et demi à l’époque des faits.
« C’était il y a huit ans, ma fille était suivie dans un centre médico-psychologique. Ça ne se passait pas bien, c’est pourquoi je me suis tournée vers L’ENFANT BLEU.
Recueilli par Emmanuelle BABE, Le Progrès – 18.10.2008
Mes deux filles (la seconde avait un an) et moi-même avons été suivies pendant plus de quatre ans. La plus grande était reçue deux fois par semaine, puis une fois et les visites se sont espacées.
Les psychologues utilisaient le dessin et le jeu ; je n’étais jamais présente.
Sur le plan juridique, ce fut un combat difficile et long. Le fait d’avoir suivi une thérapie m’a beaucoup aidée, sinon on s’isole. Les premières années ont été terribles.
L’ENFANT BLEU a été vital car, parfois, j’ai eu envie d’en finir. Mais on se doit de faire les choses, pour ses enfants et pour soi. Il ne faut jamais perdre espoir et rester juste. »
J’ai 39 ans et pendant toute mon enfance j’ai subi la maltraitance …
« J’ai 39 ans et pendant toute mon enfance j’ai subi la maltraitance psychologique de mon père et les viols physiques de mon oncle. Tout ceci m’aurait conduite à un anéantissement total si, je n’avais pas poussé la porte de “L’ENFANT BLEU”.
J’y ai trouvé une aide et une écoute prodiguées par des personnes formidables, compétentes et bienveillantes.
Grâce à leur aide et à une prise en charge psychothérapique entamée au sein de cette association j’ai pu faire condamner mon oncle en assises et défaire les liens néfastes entre mon père et moi. Aujourd’hui, je vais mieux, mais le chemin de la guérison est long et je suis toujours soutenue par “L’ENFANT BLEU” ».
Céline (prénom modifié)
Lettre à ma psy…
« L’Enfant bleu est un endroit merveilleux…
Ces deux ans de thérapie m’ont apaisée et m’ont fait prendre un recul certain quant à l’acte que j’ai subi, ainsi qu’à ses conséquences longues et lourdes.
Le boulot a été énorme : sortir de l’angoisse, du regard des autres, exorciser le regard que je porte sur moi-même, revivre les moments refoulés de ma courte vie, la regarder en face, accepter ce que je laisse derrière moi et ce que je créé, sourire enfin au présent.
Ma thérapie m’a aussi permis de me réaliser, d’être active : études, stages, premier emploi, projet personnel… enfin, je suis fière de moi. Elle m’a aussi permis d’aimer et de me sentir aimée par ma famille et par mon amoureux, qui m’ont toujours encouragée.
Je suis aujourd’hui sereine et vous dis merci…..tout ce boulot de fait !…Je pense vraiment que vous avez su me prendre avec douceur (personne n’a réussit auparavant) et à m’accompagner vers la petite fenêtre du bonheur, en passant par la cave glauque de mon traumatisme. Je vous dois en partie ma légèreté du moment, ce sentiment si frais de liberté, cette vision grisante de mes chaînes qui s’éloignent.
Avec toute mon affection, Je vous souhaite une bonne continuation dans votre admirable (et non moins utile) profession.
Très cordialement ».
Maud (prénom modifié)